Partenaire photo du Club de Handball de Sélestat pour la 3è saison consécutive, j’ai été témoin d’une saison laborieuse sur tous les plans qui aura vu le SAHB quitter l’élite pour redescendre en D2. Contre Créteil, pour le dernier match du club en LNH (avant quand ?), j’ai repris mon appareil photo pour mettre mon savoir-faire à l’œuvre.
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Sur le plan sportif : RAS… Créteil est venu pour gagner. Temps forts, temps faibles… Les visiteurs ont pris les commandes, puis Sélestat est revenu dans la course. En milieu de deuxième mi-temps, les Alsaciens recollent au score. Tout se joue dans le money-time : Créteil remporte le match 28-30.
Mais finalement, peu importe, non ? La saison est pliée depuis de nombreux matchs, et il ne fallait pas être devin pour sentir que l’exercice 2014-2015 allait être difficile à vivre pour les amateurs de handball alsaciens.
La difficile quête de la photo qui claque
Une fois n’est pas coutume, je vais axer cet article sur une seule et unique photo.
Les raisons sont multiples : on bouffe trop d’images dans tous les sens sans arrêt, prendre le temps de contempler une seule et unique production fait parfois du bien. Et puis, j’ai du m’employer pour ramener cette photo… La soirée a été laborieuse pour moi : de la fatigue accumulée, la chaleur écrasante… J’ai du mal à rentrer dans mes images. Du mal à produire la photo sportive que j’aime.
Certes, le spectacle est moyen, certes l’enjeu est inexistant, certes les joueurs qui quittent le club sont nombreux et les prendre en photo ne servira à pas grand chose, certes le maillot va probablement changer la saison prochaine, et prendre les joueurs qui restent au club en photo ne servira probablement à rien non plus… Certes les photographes autour du terrain sont trop nombreux… Mais je n’ai pas besoin d’excuses : j’ai fait le déplacement depuis Strasbourg, c’est pour une bonne raison !
Entendons nous : je produis des photos tout à fait acceptables qui pourraient illustrer n’importe quel article de PQR, ou site internet. Mais rien de ce que je recherche. Je me suis habitué à ramener des photos fortes, dynamiques, qui crèvent l’écran, qui claquent, qui sautent aux yeux. Avec des attitudes, des expressions, qui figent un moment intense.
Ce soir là, pendant le match SAHB-Créteil, peut être mon dernier à photographier de la LNH (l’équipe descend en D2 l’année prochaine), j’ai du mal à rentrer dans mon sujet.
J’ai du mal à rentrer dans l’image. Quand je pense avoir réussi à produire ce que j’attends, une tête vient se mettre entre moi et mon sujet. Je ne suis pas dans le coup. Et ça m’énerve. Ça arrive…
Je dois attendre la moitié de la deuxième mi-temps pour enfin produire plusieurs photos qui conviennent à mes exigences.
Et j’ai donc décidé de m’arrêter sur cette photo de Frédéric Beauregard.
Pourquoi cette photo ?
Cette photo présente toutes les caractéristiques d’une photo de sport intéressante : le mouvement est figé grâce à une vitesse d’obturation très rapide. D’ailleurs, elle est issue d’une série d’images réalisées avec une rafale rapide qui m’ont permis de produire un GIF animé, comme j’en ai pris l’habitude.
Le sportif propose une attitude photogénique, dynamique, intense. Il n’est pas coupé (on voit les pieds, les mains, la tête…).
Il est net et se détache bien de l’arrière plan grâce à une profondeur de champ réduite…
J’ai finalement réalisé d’autres photos de ce type en fin de match, (des photos qui « pètent », je veux dire), mais j’ai choisi de proposer celle-ci en raison du joueur photographié.
Frédéric Beauregard n’a pas été à l’image de son équipe au cours de cette saison : il a toujours été au charbon, il a proposé un état d’esprit combatif tout au long des matchs que j’ai couverts. Il n’a jamais été avare en efforts, ne s’est jamais caché derrière son petit doigt en invoquant un système de jeu qui ne lui convenait pas et en tant qu’observateur attentif, je pense qu’il fait partie des joueurs qui ne méritent pas de jouer en D2 l’année prochaine.
Pourtant, il fait partie du projet de remontée du club pour la saison à venir. Il a décidé de rester en Alsace, malgré plusieurs possibilités de jouer dans un autre club de l’élite.
En + d’être photogénique et affuté physiquement, il symbolise donc un état d’esprit que Sélestat a perdu au cours de cette saison catastrophique et qu’il saura peut être incarner à l’occasion d’une saison de reconstruction à l’échelon inférieur. Saison qui permettra peut être à Sélestat de revenir + fort au + haut niveau du handball français.
Ou pas…