Un photo reportage produit début juin 2016 à l’occasion de l’Assemblée Générale de la MIF à Strasbourg. Au cours de ce photo reportage, j’ai pu mettre en pratique un éventail conséquent de ruses et d’astuces photographiques que je vous expose ici.
Contacté mi-mai pour assurer un photo reportage à Strasbourg à l’occasion de l’assemblée générale de la MIF, je réponds favorablement et de manière structurée à la demande qui comporte un cahier des charges relativement conséquent.
Le client exige des références, et c’est normal pour une entreprise qui n’est pas forcément régionale et qui n’a pas l’habitude de travailler avec un photographe professionnel à Strasbourg.
Des références, j’en fournis suffisamment pour le satisfaire, et la qualité des images que j’ai l’habitude de rendre le rassure par rapport à la maîtrise photographique dont je fais normalement preuve (« ils trouvent que je suis pas un charlot avec un gros appareil photo et veulent bien me filer le boulot pour avoir de très belles photos », que ça veut dire).
Le devis validé, je me rends donc un samedi de juin à l’Hôtel Mercure de Strasbourg pour assurer un photo reportage de qualité.
Photo reportage : un monde de contraintes
Bien que très conséquent, le cahier des charges ne me fait pas peur et correspond en tout point à ce que j’ai l’habitude de réaliser.
J’apprécie même ce listing très exhaustif des personnes à photographier, des situations à ne pas rater et des attentes de mon client. Cette façon de faire, loin d’être stressante, démontre un professionnalisme qui se rapproche de ma manière d’envisager un rapport de travail idéal.
Je ne vais pas faire l’étalage de toutes les techniques à développer pour assurer un photo reportage de qualité.
En revanche, je vais insister sur un point toujours problématique : la lumière.
Je suis toujours confronté à des ambiances lumineuses qui ne correspondent pas à ce qu’un photographe souhaite pour la réalisation de ses photos.
Et pourtant, c’est exactement ce que j’apprécie dans mon métier.
La pratique du photo reportage regorge de contraintes à dompter qui font le sel de mon activité.
La difficulté d’un plan d’éclairage et l’utilisation des lights d’un événement que je couvre font partie d’un savoir faire que j’ai développé au cours de ces années.
Je vous fais un rapide topo des conditions de prises de vue :
- Un écran, un rétroprojecteur, et une lumière ambiante peu intense (pour ne pas gêner la diffusion de slides sur cet écran) qui permet malgré tout aux participants de voir à peu près correctement.
- De larges baies vitrées face à l’assemblée (dans le dos des intervenants, donc) qui génèrent un énorme contre-jour.
- Un éclairage ambiant jaunâtre qui ne valorise pas du tout les personnes photographiées.
- On ne parlera pas des contraintes habituelles de discrétion (qui permettent aux modèles du jour d’être un peu plus naturels et au photographe de ne pas être le centre d’attention pendant 3 heures).
Photo reportage : savoir s’adapter pour produire des images de qualité
L’énoncé des conditions, vous les avez. Comment traiteriez-vous cette scène ? Oui ? Au fond, j’en vois un qui lève le doigt !
« – Je balance des gros coups de flash pour décider de mon éclairage et ne pas subir le contre-jour »
Mouais, ok, il y a de l’idée. Mais on faisait ça il y a 10 ans quand on ne pouvait pas monter dans les ISOs sans bruiter fortement ses images. Et pensez aux ombres portées…
« – oui mais je me suis bricolé un diffuseur ou j’oriente mon flash au plafond ! »
D’accord pour les ombres portées, mais sur ce type de sujets, et vu la configuration de la salle on utilisera majoritairement une focale longue.
« – ben même, je shoote au 70-200mm avec mon flash orienté au plafond avec le diffuseur. »
Bon, tu sors, on parle de faire des belles photos, pas de faire semblant…
La clé se trouvera plutôt dans l’exposition de vos photos.
Il faudra jouer avec la lumière pour surexposer vos images de manière à dompter la luminosité de votre arrière plan (les baies vitrées). Allez-y franchement, n’hésitez pas à faire monter le curseur de la surexposition de manière importante.
De cette manière, vous pouvez même rendre une très belle copie avec des portraits très valorisants de vos sujets qui baignent dans une lumière intense. La silhouette se détachera du fond et vous produirez de très belles photos. Faites de votre contrainte un atout qui donnera un cachet à vos photos !
Évidemment, vous devez parfaitement connaître votre appareil photo pour savoir lire l’ambiance lumineuse d’une pièce comme il le fait et le régler correctement.
Bien entendu, j’ai aussi réalisé quelques photos au flash, mais elles sont marginales et ont été prises lorsque j’étais proche de mon sujet (remises de prix, et photo de groupe par exemple).
Photo reportage : savoir varier
Varier ses images est très important. Bien évidemment, chaque photographe a plus ou moins son style et mes photos sont relativement reconnaissables dans leur construction (c’est mon style, quoi).
Mais sur ce type de sujet, il faudra savoir varier ses prises de vues et proposer des techniques un peu différentes.
Plusieurs raisons : on évite la routine, on bouscule un peu ses habitudes, on évite de s’ennuyer, on réalise des photos qui plairont peut être aussi au client.
Et puis on maîtrise plusieurs techniques, alors on les applique, un point c’est tout !
Un exemple facile et parlant : les photos de soirées.
Deux temps fort structurent mon reportage : l’assemblée générale, puis la soirée, qui verra les participants dîner et danser…
Et les ambiances dansantes sont parfaites pour varier les techniques et construire des photos totalement différentes :
– photos nettes, et bien équilibrées pour les danseurs
– flous cinétiques pour donner une impression de mouvement et proposer des photos d’un tout autre style
– utilisation de la technique « flash+poses logues »
– utilisations de techniques marginales et originales (type zooming)
Voici une petite trentaine de photos légendées qui illustrent bien le propos et le travail accompli pour le photo reportage de l’assemblée générale de la MIF à Strasbourg.