En tant que spécialiste du reportage photo, la photo de concert est une de mes disciplines favorites. Photographe officiel du festival Jazz de La Petite Pierre en 2008 et 2009, mon travail avait d’ailleurs fait l’objet d’une expo à Paris en 2011. J’empoignais donc mon reflex avec grand plaisir pour shooter la performance d’Indika.
Me voila parti à Oberhausbergen, pour faire des photos de concert d’Indika, groupe de reggae strasbourgeois en résidence dans la salle de spectacle du PREO.
Indika, je connais bien, j’avais déjà eu l’occasion de les photographier à Fegersheim sur une scène d’été à l’occasion d’un concert bien sympathique au Feg’stival.
A cette époque, j’avais réalisé les images avec un Nikon D300s, et la lumière était vraiment belle et bien gérée ce qui m’avait permis de repartir avec d’excellentes photos.
Et comme en photo, l’important, c’est la lumière et le savoir-faire…
Ce concert au PREO était pour moi l’occasion de pousser un peu + loin mon investigation sur les performances hors normes du Nikon D4s dans des conditions particulières, après avoir passé la bête au banc de l’essai de la photo sportive. Mais revenons d’abord au concert…
Indika sur scène : des sourires sur les visages
Indika
est un groupe de reggae strasbourgeois qui vaut le déplacement et qui se produit depuis 12 ans.
Le nombre et le talent des musiciens (presque 10 avec les guests) leur permet de produire un spectacle varié, rythmé, agréable aux ambiances travaillées.
Des chœurs, des cuivres, des guitares, des percussions, des paroles originales et soignées en français et en anglais qui abordent des thématiques chères au reggae.
Le groupe propose beaucoup de choses intéressantes et variées.
La résidence au PREO leur a permis de travailler sur une scénographie plus complète avec un jeu de scène plus abouti.
Pour avoir déjà croisé le groupe plusieurs fois, je trouve leur prestation encore plus intéressante et ficelée que ce que j’avais déjà eu l’occasion de voir.
Le jeu de scène est sobre et apporte du dynamisme à la prestation du groupe. Je prends beaucoup de plaisir à assister à ce concert.
Le point de vue du photographe
L’important en photo de concert, comme en photo tout court : c’est la lumière et ce qu’on en fait. « Photographier, c’est écrire avec la lumière » au sens étymologique…
Depuis que je travaille avec un Nikon D4s dans les mains, le boulot est facilité par le fait de pouvoir pousser les ISO sans que la qualité des images ne soit atteinte. Le résultat : je peux bosser à des vitesses confortables pour éviter les flous de bouger.
La difficulté dans la photo de concert se situe dans le fait que votre sujet principal est parfois fortement éclairé, parfois peu éclairé, parfois pas du tout éclairé. Qu’il s’intègre à une ambiance globale relativement sombre ou noire et qu’on a envie de traduire ce que l’œil voit (et qui n’est pas ce que l’appareil voit).
Si on se laisse embarquer dans des modes auto ou semi-auto, on se retrouve rapidement à obtenir des images moyennes, passables, voir carrément mauvaises.
L’intérêt de bosser en mode manuel permettra de sentir la lumière de la meilleure des façons une fois les réglages de base décidés. Et pourtant, je ne suis pas un ayatollah du mode M…
Plage dynamique incroyable pour le Nikon D4s avec des ISO poussés à 8000.
Pour cette session de photo de concert, je pousse l’appareil à 8000 ISO. N’ayant que peu de repères à cette sensibilité pour un premier essai avec ce type de matériel sur un sujet scénique, je tâtonne un peu sur la première chanson.
Puis, l’intuition prend le dessus, et les images produites sont conformes à mes exigences (très hautes).
D’abord au 70-200 f2.8, la précision chirurgicale de l’objectif Nikkor fait merveille, et la gestion du bruit de l’appareil est optimale.
Autre exemple de la plage dynamique du Nikon D4s qui permet de produire des images de ce genre sans trembler
Je finis le concert au 24-70 f2.8 pour ramener des images différentes et bosser d’autres cadrages.
Une fois sur grand écran, au moment de bosser les photos sur l’ordinateur, je suis une nouvelle fois impressionné du résultat et du peu de déchet produit par l’appareil.
Le plus intéressant concerne la plage dynamique du capteur dans des sensibilités hautes : c’est parfait pour de la photo de concert. Les zones très claires et les zones très proches du noir sont richement détaillées et même dans des conditions de basse lumière, le détail est impressionnant.
Mais trêve de blabla, place aux images.
