Mi avril en Alsace. Le temps est propice pour une partie de pêche à la truite sur la Bruche. Moi, j’embarque mon appareil photo pour traiter un nouveau sujet et produire des images de qualité.
Je connais Gilles depuis le début du second millénaire. Depuis plus de 15 ans que nous sommes amis, je connais sa passion pour la pêche en eaux vives et nous avons déjà eu l’occasion de discuter de ce sujet de nombreuses fois. Il pratique différents types de pêche, et affectionne la pêche à la truite sur la Bruche.
Moi, je ne suis pas pêcheur, mais je suis curieux de nature, et amoureux des balades en pleine nature.
Depuis toutes ces années, on s’était déjà fait plusieurs fois la promesse de faire une sortie en duo. Lui en tant que pêcheur, moi en tant que photographe. On n’avait jamais pris le temps de le faire.
Et puis un week-end, on a fini par se mettre d’accord, et nous voilà partis avec nos sacs et notre matos respectif.
La pêche à la truite sur la Bruche : petit topo
La Bruche est une rivière alsacienne qui traverse la vallée du même nom et qui finit par se jeter dans l’ILL à Strasbourg.
La pêche à la truite sur la Bruche est pratiquée par beaucoup d’amateurs d’eaux vives, et la rivière est connue pour sa difficulté, sa beauté, sa variété, et ses poissons.
La pêche est gérée par les différentes associations de pêche de la vallée. Des truites sont déversées dans la rivière pour satisfaire les pêcheurs, mais il existe aussi des truites endémiques, et la rivière est naturellement riche en poissons de différentes espèces.
La Bruche est scindée en deux catégories, en première catégorie de sa source à Dinsheim (44 km) puis passe en deuxième catégorie à partir de Mutzig.
Voila rapidement pour le topo sur la pêche à la truite sur la Bruche.
Ca mord !
Je connais bien la vallée de la Bruche pour y avoir trainé mes pompes de randonneur. C’est un endroit qui a beaucoup d’avantages pour qui apprécie les activités de plein air.
La vallée de la Bruche est située à une petite demi-heure en voiture de Strasbourg (selon les endroits). Des cours d’eau, des cascades, des vieilles pierres, des sommets… Tout un tas de choses que je connais.
La pratique de la pêche en eaux vives m’est en revanche totalement inconnue. Je pose donc un œil tout neuf sur le sujet.
J’ai la chance d’embarquer avec un amoureux des lieux et de la discipline. Gilles m’emmène dans un endroit qu’il connait bien et où il aime pêcher. Sa science et sa lecture de la rivière lui permettent de me donner des indications pertinentes et de répondre à mes questions.
La balade est donc intéressante : la rivière est belle, les explications nombreuses. Ne manque plus que le poisson… Et le poisson a mordu. Une fois… Puis deux fois… Puis trois… Et quatre, pour finir.
Gilles relâche systématiquement tous ses poissons (il pratique le No-Kill, en bon français).
La pêche, pratique photogénique
Au début, je cherche un peu ma place. Je vois comment me placer, mais je me rends aussi compte que je dérange la pêche de mon ami en me plaçant en aval, où son leurre dérive, même si ça m’ouvre le champ et me permet de photographier autre chose que son dos !
Mais au fil de l’après midi, les choses se mettent en place, et je commence à produire de la photo plaisante sans trop le déranger.
J’ai traité ce sujet photo pour me faire plaisir et faire plaisir. J’ai appliqué des règles photographiques simples, qui font leurs preuves sur d’autres sujets en essayant de valoriser mon sujet principal : le pêcheur.
Cadrage, composition, profondeur de champ et exposition sont les 4 notions importantes à maîtriser qui permettent de s’en sortir sur presque tous les sujets de reportage.
Les principales difficultés concernent les écarts d’exposition malgré la végétation qui commence à peine à se réveiller et ne génèrent que peu d’ombres. Le soleil est bien présent, et nous alternons les zones d’ombres (à cause du relief), et les zones fortement éclairées qui font miroiter l’eau.
Je compense en surexposant fortement mes images.
Pour le reste, j’alterne les focales courtes et longues selon que je souhaite remplir mon cadre avec le pêcheur, ou le placer dans le contexte de son environnement.
C’est le pêcheur qui m’intéresse, que je place au centre de son terrain de jeu et dont je tente de révéler les attitudes, les actions, les gestes, les difficultés et le savoir faire.
Je reste très réactif et attentif, comme pour tout reportage : je ne dois pas rater le moment clé, même si je dois aussi patienter pour qu’il arrive. La chance est avec nous, et Gilles sort 4 beaux poissons que j’ai la chance de photographier (si on admet que quelques dizaines d’années de pratique de pêche et de photo permettent de mettre la chance dans sa poche parfois).
Moi, je fais ce que je sais faire : je produis des images sur ce sujet qui se révèle très photogénique.
Au final, cette après midi laissera un souvenir parfaitement agréable : le coin était sympa à visiter, la partie de pêche était prolifique, et j’ai pu produire des photos intéressantes, variées et de bonne qualité dont vous pouvez voir une cinquantaine d’images.