Grosse affluence pour les Courses de Strasbourg 2014 avec un record : 13000 inscrits se sont élancés sur les différents parcours. Moi, je shootais pour le partenaire photo de cette année : Photo 21.
Rendez-vous est pris avec les 3 photographes qui se déplacent depuis Dijon pour photographier l’événement.
Photographe partenaire des Courses de Strasbourg l’année dernière, j’ai depuis œuvré avec Marathon Photo pour les photos du Marathon de Strasbourg en Octobre 2013.
Me voila donc engagé par Photo 21 qui est le partenaire photo des Courses de Strasbourg 2014.
L’année passée, je me trouvais sur la ligne d’arrivée. Cette année, je fais l’opérateur photo et je me mets ou on me demande pour faire les images qu’on me demande : assez confortable finalement.
En quoi consiste le boulot de photographe sur les Courses de Strasbourg ?
Prenez votre appareil photo, montez une focale longue (70-200) et enclenchez le mode rafale lente.
Tentez de prendre plusieurs clichés de chaque coureur. Autant dire que quand le gros du peloton arrive, on est pas trop de 4 photographes pour mitrailler. C’est du tir au pigeon. Deux photographes de chaque côté de la route : clac-clac-clac, clac-clac-clac, le bruit des déclenchements s’accélère lorsque la masse des coureurs se déverse sur la route. Le travail peut sembler simple pour celui qui ne l’a jamais réalisé, mais il requiert une endurance très importante et une concentration intense.
Les muscles sont tétanisés au bout de 3 heures de prises de vues, l’œil coule.
Avant chaque déclenchement, on fait le point sur un coureur en particulier, puis on déclenche une fois qu’il a été accroché. Tout cela en quelques dixièmes de secondes, puisque déjà il faut s’occuper d’un autre coureur. Et lorsqu’ils sont 60 d’un coup, au même train, à arriver de front, c’est sportif.
Pour moi, le gros de travail en 2013 a surtout consisté à tagger les images avec les numéros de dossard des coureurs : un travail manuel incroyable surtout quand vous revenez avec 12000 images. Pour quelle raison ? Le coureur doit pouvoir se retrouver rapidement en tapant son numéro de dossard sur le site web sur lequel se trouvent les images.
En terme de travail, cela consiste donc à visionner chaque image, et à renseigner le numéro de dossard dans le profil de l’image. Un travail titanesque qui prend plusieurs jours et qui permet de comprendre l’agacement du photographe lorsqu’il reçoit des mails à la pelle : « Je ne trouve pas mes photos. Pourquoi n’avez vous pas encore mis les images en ligne ? ».
En 2014, c’est plus confortable : je shoote, je rends ma carte mémoire et je peux passer à autre chose les jours suivants.
Pour ceux et celles qui doutaient encore du bienfondé du tarif d’une photo de course, il faut bien se rendre compte qu’en plus d’user votre matériel photo avec 12000 déclenchements en 3 heures, il faut compter une demi-journée de shooting, la fatigue importante engendrée par ces prises de vues, le temps incroyable passé à tagger les images, le temps passé à uploader les images sur le serveur, la maintenance du site web, la pub sur les réseaux sociaux… Rajoutez à ça le prix du tirage photo, le prix de l’expédition du tirage, les charges sociales, et impôts à déduire, l’électricité consommée par la bécane pendant des jours pour bosser les photos… Et le fait que n’importe quel travailleur a son salaire…
Bref, si courir un semi-marathon pour le plaisir est difficile : photographier une course pour gagner sa croute est tout aussi ardu.