Pour la quatrième fois consécutive, je suis de service pour assurer les photos du Marathon Metz Mirabelle 2018 sur la ligne d’arrivée de l’épreuve qui s’est déroulée le 14 octobre 2018.
Si vous suivez mon travail, vous savez que je propose une prestation photo « ligne d’arrivée » pour les grandes courses du 1/4 Nord Est.
Cette prestation consiste à me positionner devant la ligne d’arrivée et de passer de longues heures à attendre les participants de courses à pied pour les photographier.
Puis à rendre ces photos disponibles par le biais d’une consultation des photo à l’aide des numéros de dossards.
Strasbourg, Colmar, Metz sont autant d’événements que j’ai déjà couverts au fil des ans.
Rien n’a vraiment changé…
Depuis 2015 en ce qui concerne l’événement, le travail à réaliser, la qualité des photos que je produis ou encore l’organisation tout à fait professionnelle de cette course majeure dans l’est de la France n’ont pas bougé (de mon point de vue). Si vous avez raté un épisode : lisez les archives dédiés au Marathon Metz Mirabelle.
Contacté pour la première fois en 2015, le travail que nous fournissions parlait de lui même, et nous avions été confirmé pour les éditions suivantes en 2016 et 2017.
Photographier un marathon consiste à :
- rendre disponible en quelques jours des dizaines de milliers de photos des coureurs ralliant la ligne d’arrivée avec une qualité constante et optimale.
- permettre à chaque coureur de trouver sa bouille à l’aide d’une recherche par numéro de dossard.
Ce savoir-faire et le sérieux avec lequel nous avions accompli notre mission les années précédentes m’a permis de continuer à assurer le boulot en 2018.
… mais beaucoup de choses ont changé
Un nouveau partenaire
Pour les 3 premières éditions, j’avais assuré la prestation en binôme avec un photographe à Strasbourg. Sans nouvelles de ce dernier pour assurer le travail en 2018, les choses ont changé.
Je propose le travail à un régional de l’étape. Sur son CV, il est habitué des courses à pied, mais pas de ce type de prestation en particulier.
Il accepte de m’épauler.
Même s’il est sensé connaître parfaitement le travail à réaliser, il sera rapidement mis en difficulté.
Son matériel aura du mal à assurer la cadence des prises de vues.
Décontenancé par le flot de coureurs qui déferle au fil des minutes et des heures, et le voyant en difficulté, je finirai par l’autoriser à shooter dans des disposition qui lui conviennent mieux.
Un format paysage semble le rassurer, je l’autorise à renverser ses prises de vues, même si ça ne correspond pas au boulot attendu.
Conscient de la difficulté, je le rassure sur son gros pourcentage d’images ratées et l’encourage à poursuivre ses photos.
Au final, l’expérience aura probablement été riche en enseignements pour lui.
Moi, je suis concentré, posé, et je travaille mécaniquement et méthodiquement pendant plus de 5 heures. Assurant un pourcentage d’images réussies proche de ce que j’ai maintenant l’habitude de réaliser sur ce type de travail : + de 95% d’images réussies.
Une nouvelle méthode de travail
Le travail de photographe de marathon demande savoir-faire, matériel de pointe, endurance et méthode. Sur ce point rien n’a changé au fil des années, si ce n’est l’aisance avec laquelle je travaille ce sujet.
Concrètement : c’est facile de faire quelques bonnes images d’une course à pied.
Même quelques centaines de photos, c’est plutôt simple.
En revanche, réaliser 10 000 photos correctement cadrées, correctement exposées, nettes et valorisantes de plusieurs milliers de coureurs n’est clairement pas un exercice que tout le monde peut réaliser sans difficulté.
Alors certes, la création artistique n’est pas vraiment de la partie, c’est plutôt du tir au pigeon.
Mais je n’ai rien contre échanger un travail créatif de reportage pépère contre ce travail de photos « ligne d’arrivée » (pas bénévolement, hein…).
On a eu de la chance, il a fait beau. Parce que sous la pluie, c’est la même problématique, mais elle est nettement + mouillée… La météo était sympathique pour les photos du Marathon Metz Mirabelle 2018.
La nouveauté concerne le traitement des images.
Précédemment, j’enchainais les longues heures de prises de vues avec des jours de traitement manuel des images pour attribuer le numéro de dossard permettant à chaque coureur de trouver sa trombine sur les serveurs de mon labo.
Je rêvais secrètement depuis des années à une automatisation de cette étape stressante et totalement mortelle rébarbative.
C’est chose faite cette année après avoir fait travailler mon informaticien préféré. Des résultats probants sont apparus, me permettant de franchir un cap dans la maîtrise des travaux à réaliser sur ce type d’événements.
Au final, les longues heures de traitement humain sont remplacés par de longues heures de traitement par machine, me permettant de me concentrer sur d’autres choses et même (incroyable !) de me reposer après un week end harassant !
De nouveaux tarifs
Il faut bien le reconnaître, si de mon côté, je connais bien le haut niveau technique et matériel, l’investissement en temps et en moyens, et le savoir-faire que demandent ce type de prestation, beaucoup de coureurs sont déconnectés de la réalité et ont du mal à accepter que la photo soit un travail.
Un travail difficile.
Un travail pas donné à tout le monde.
La culture web actuelle entraine les gens vers une gratuité générale avec cette maxime de comptoir qu’on entend souvent : « Bah, sur le web, c’est fastoche et gratis ».
Il est vrai aussi que ce type d’événement populaire draine beaucoup de photographes amateurs et professionnels, talentueux et moins talentueux, et il n’est pas rare de voir énormément de photos mises gratuitement à disposition sur les réseaux sociaux dès le lendemain de la course.
Moi, je fais un travail complètement différent (et c’est dit sans aucun jugement).
Non seulement, j’essaye d’avoir un maximum de photos valorisantes d’un maximum de coureurs, mais je passe ensuite un temps conséquent à traiter des volumes très important d’images pour permettre à un maximum de coureurs de trouver sa photo.
Vous avez déjà traité 168Go en 3 jours ? Moi, oui.
C’est un travail colossal qui mérite une juste rétribution.
Je ne suis pas bénévole passionné, je suis un professionnel de l’image.
Néanmoins, je suis conscient des efforts que chacun ne peut pas forcément faire pour un souvenir.
Les tarifs ont donc été adaptéspour les photos du Marathon Metz Mirabelle 2018 et j’ai pris l’initiative d’offrir une photo numérique pour chaque photo papier achetée.