Contacté par une agence de Relation Presse, je suis engagé pour produire un reportage photo de l’action de Create Refresh à Strasbourg contre la « Directive Copyright ». Un sujet qui me permet de vous parler des difficultés rencontrées dans mon métier au quotidien.

Destructive Creation

Les street artists de Destructive Creation devant leur détournement de la statue Gutenberg Européen dans le cadre de la protestation contre l’Article 13 et la « Directive Copyright ».

Je vous avoue ne pas avoir tout compris aux tenants et aboutissants de cette cause défendue par mon client du jour Create Refresh. Ce regroupement qui agit en contestation de l’Article 13 voté par le Parlement Européen le 12 septembre 2018 a tenté un travail de lobbying pour dénoncer « une proposition restrictive issue de la directive sur le Marché Unique Digital » votée à Strasbourg par le Parlement Européen.
Voici les motivations de Create Refresh.

Bon, il s’avère que tout ceci est + complexe que la manière dont sont présentés les faits, et je vous invite à vous faire une opinion personnelle + précise.
Le communiqué de presse des producteurs français se félicitant de l’adoption du projet de directive sur le droit d’auteur par le Parlement européen concernant l’adoption  vous permettra peut être encore de trancher le vrai du fake faux.
On sent bien le sujet important, mais on ne comprend pas tout les tenants et aboutissants.
Moi, comme d’habitude, je me garderai bien d’exprimer une quelconque opinion. Je n’en ai pas, d’ailleurs.
Je vais me contenter de vous relater la manière dont j’ai abordé ce sujet, de mon travail de photographe et de ce qu’a impliqué cet engagement un peu particulier.
Ce sujet me permet surtout d’aborder l’importance d’un contrat d’engagement clair et de la fiabilité des mes interlocuteurs.

#saveyourinternet

Des marquages #saveyourinternet dans le cadre de la protestation contre l’Article 13 et la « Directive Copyright » votée au Parlement Européen de Strasbourg

Un travail photo classique – des conditions un peu (trop) particulières

#saveyourinternet 2

Des marquages #saveyourinternet dans le cadre de la protestation contre l’Article 13 et la « Directive Copyright » votée au Parlement Européen de Strasbourg

J’ai donc été contacté à 1 semaine du shooting par l’agence de relation presse qui s’occupe de Create Refresh et dont les besoins en images étaient à la fois importants et urgents. Coup de bol pour eux : je peux me libérer à la date évoquée. C’est une de mes forces : la disponibilité et la réactivité.
Le cahier des charges est un peu vague. C’est lié au fait que l’ensemble des actions prévues par Create Refresh à Strasbourg est en cours d’élaboration. Néanmoins, conscient de l’urgence, je prépare mon devis dans l’heure.
D’abord prévu le mardi 11 septembre, mon intervention est finalement sollicitée pour 2 jours. Et je change d’interlocuteur pour un des chefs de projets de Pure Pose, une autre entité (ça commence à faire beaucoup, non ?).
Celui-ci m’indique que je dois envoyer mon devis à un troisième interlocuteur, basé à Londres, qui validera mon engagement par l’établissement d’un contrat numérique qui arrivera au plus vite.
3 jours + tard (!!), je reçois ce contrat. Le vendredi à 21h40…
Il comporte quelques erreurs importantes, et j’envoie une liste de corrections le samedi matin sans le signer, conscient que le service en question est probablement en week end. Mais conscient aussi que je suis sensé débuter mon travail le lundi matin, sans validation de devis, et sans contrat d’engagement.

Destructive Creation

Les street artists de Destructive Creation devant le Parlement Européen dans le cadre de la protestation contre l’Article 13 et la « Directive Copyright ».

Bref !

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Les street artists de Destructive Creation ont performé sur la Statue de Gutenberg dans le cadre de la protestation contre l’Article 13 et la « Directive Copyright » votée au Parlement Européen de Strasbourg.

Un grand nombre de voyants sont au rouge et je m’interroge sur la fiabilité de mes interlocuteurs et la pertinence d’avoir accepté ce travail pour lequel je me trouve sans garantie…
On me rassure (vite fait), on me dit que le contrat sera prêt le lundi matin, et on me prie de me pointer comme prévu pour mon rendez-vous.
Ce que je fais. Les prises de vues se dérouleront sans difficulté, même si je suis un peu circonspect quant à l’impact et à la pertinence des actions que je photographie.
On m’avait vendu un grand barouf de protestation. Je me retrouve à photographier des initiatives difficilement compréhensibles pour qui n’est pas au courant : un marquage au sol basé sur un hashtag un peu obscur (#SaveYourInternet) et un travail d’artiste sur la Statue de Gutenberg.
Malgré tout, je ne porte pas de jugement sur ces actions. Je bosse proprement.

Pendant ces deux heures de déambulation, mon quatrième interlocuteur, qui s’occupe de gérer les actions à Strasbourg me certifie que les modifications ont été prises en compte et que mon contrat sera prêt à signer avant même que je ne rende les photos.

Vous sentez venir le truc ? Mais aussi, vous comprenez difficilement cet article de mon blog ?
Effectivement : le contrat n’était toujours pas arrivé lorsque je suis retourné à mon bureau, et cet article est incompréhensible, comme la situation vécue. Et mon humeur se dégrade petit à petit.

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Des marquages #saveyourinternet dans le cadre de la protestation contre l’Article 13 et la « Directive Copyright » votée au Parlement Européen de Strasbourg

Bref ! (bis)

Je développe mes images et elles sont prêtes à l’envoi en tout début d’après midi.
Je signifie alors à mon client qu’il les recevra dès que mon contrat sera valide et que je pourrai le signer.
Je reçois une réponse un peu désagréable qui met en doute mon professionnalisme et ma capacité à satisfaire aux exigences.
Je réponds que les exigences seront satisfaites dès que les choses seront cadrées et que j’attends aussi des marques de professionnalismes de leur part… Et j’attends toujours mon contrat d’engagement…
Un coup de fil plus tard, quelques remarques sèches mais cordiales de ma part, et moins cordiales de leur part, je finis par envoyer ces photos.
Sans avoir eu mon contrat modifié. Gros risque de ma part, je le concède.
Celui-ci finira par arriver au cours de la nuit de lundi à mardi à 1h40.

Le reste des actions que je devais photographier le mardi sera annulé… (No comment)
Mon client me remerciera pour la qualité des images produites.

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Les street artists de Destructive Creation ont performé sur la Statue de Gutenberg dans le cadre de la protestation contre l’Article 13 et la « Directive Copyright » votée au Parlement Européen de Strasbourg.

CONCLUSION ?

Mon travail de photographe en B to B ne se limite pas aux prises de vues.
Être indépendant, implique d’être autonome, réactif, souple, et au point administrativement.
J’ai toujours été organisé et carré dans les différents métiers que j’ai connus.
Il faut connaître les règles et se plier au cadre légal pour éviter les mauvaises surprises qui finissent toujours par arriver.
Pourtant… Il faut bien reconnaître que les clients sont parfois très mauvais sur ces aspects pourtant incontournables du business.
Parfois, ils font semblant d’être mauvais pour obtenir des services de votre part, sans les rémunérer, en jouant sur la concurrence et la tension qui existe sur le marché photographique.
Il faut pourtant toujours faire preuve de fermeté. Et même si l’erreur est humaine, il faut savoir poser des limites et se protéger dans sa pratique quotidienne.

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Des marquages #saveyourinternet dans le cadre de la protestation contre l’Article 13 et la « Directive Copyright » votée au Parlement Européen de Strasbourg