Projet immobilier Vinci : création d'une photothèque

Contacté par une agence de communication parisienne pour la création d’une photothèque destinée à la promotion du nouveau projet immobilier Vinci à Strasbourg, qui sortira de terre en lieu et place des locaux de la SPA, me voila parti pour une mission délicate. Résumé et détails d’une prestation menée sans accrocs malgré les nombreuses contraintes.

Cadre de vie bucolique : ramener des photos du Parc de la Citadelle est explicitement formulé.

« Bonjour, votre mission, si vous l’acceptez consiste à fournir des images valorisantes, dynamiques et bucoliques d’un quartier en pleine construction, qui mêle actuellement friches industrielles, no-man’s land, immeubles en construction et travaux de voirie. Bien évidemment, votre mission devrait déjà être réalisée, même si nous ne vous contactons qu’aujourd’hui, nous sommes hors délais, la livraison de nos travaux est prévue pour hier (classique). Il est clair aussi que la météo et la période hivernale ne sont pas des excuses et il vous faudra faire en sorte que les photos montrent de la douceur, de la chaleur, et valorisent un cadre de vie, même si celui-ci existe à moitié et que l’autre moitié est en pleine construction. »

Un peu caricaturale, mais pas tant que ça. Voilà en résumé la teneur de la demande formulée par l’agence de communication parisienne qui s’occupe de la publicité autour du projet immobilier Vinci qui doit prendre forme sur l’emprise actuelle de la SPA à Strasbourg. Ce futur quartier « du Danube », qui sort progressivement de terre dans la capitale alsacienne se veut une figure de proue et grignote du terrain sur les friches industrielles et les no-man’s land situés à l’ouest de la ville. Densifiant encore un peu plus une ville qui continue son expansion encore et toujours (tiens, au fait, quelqu’un peut me dire pourquoi et si on va tous mieux vivre en étant toujours plus nombreux sur un même territoire ?).
Bon…

Montrer les infrastructures en place qui seront un atout du futur quartier : le tram en fait partie.

Montrer des infrastructures : les panneaux aident parfois !

Une demande en urgence et des contraintes à la pelle

Je réponds plusieurs fois par an à des demandes d’agences de publicité d’autres régions (souvent parisiennes) concernant des projets se déroulant à Strasbourg ou dans la région : événementiel, création d’une photothèque, édition…
Parfois, pour des images trouvées sur mon site web, parfois pour des travaux de commande.
Cette fois, l’agence a remarqué mon portfolio conséquent sur la ville de Strasbourg. Petite parenthèse : ce portfolio est certes conséquent mais vieillissant et réalisé avec des moyens photographiques qui datent.
Beaucoup d’images sont bonnes, mais elles ne sont plus très révélatrices de mon travail photographique, qui a gagné en qualité au fur et à mesure des années.
Mais comme j’ai de moins en moins de temps pour déambuler dans les rues de Strasbourg à la recherche de l’image qui me fait friser l’œil… Ça fait partie des travaux à réaliser dans les futures année…
Mais passons.
L’agence de communication parisienne a une idée précise de ce qu’elle souhaite comme image. C’est normal, ça correspond à ce qui a été vendu à son client. Évidemment, les axes de communication sont tout trouvés : dynamisme du quartier, cadre bucolique. Google Maps a été d’une grande aide en ce sens, et une liste de lieux est formulée lors de nos échanges : les bassins, embarcadères, infrastructures (tram, etc), le Parc de la Citadelle, le Vaisseau (??), le Centre Commercial, la Médiathèque. Tout ce qui fera le dynamisme et la beauté de ce futur quartier.

Le Vaisseau apparait dans le cahier des charges. Contre jour, bâtiment sale et inintéressant à photographier. Je produis malgré tout des images valorisantes et dynamiques.

Comme je viens de le dire : ma photothèque est un peu vieillissante et je n’ai pas en stock d’images correspondant à 100% à la demande. C’est donc un travail de commande que je dois fournir.
Bon...
Et on est en hiver.
Bon...
Et il pleut.
Bon...
Et le délai de livraison est ultra court (quelques jours).
Bon...
Et le devis met un certain temps à être signé, malgré un accord verbal.
Et comme je ne travaille pas sans devis signé, les jours passent sans que je ne puisse travailler sur ce sujet. De toute façon, il pleut !
Bon...
Voilà pour les contraintes. Quelqu’un se sent capable de répondre à la demande ?
Sexy, le sujet, non ? Faire des photos du Vaisseau, du Centre commercial Rivétoile, le tout pour des outils de com censés vendre un projet immobilier à des investisseurs prêts à mettre quelques centaines de milliers d’Euros sur la table !
Je vous mets au défi de produire de bonnes images dans ces conditions et avec toutes ces contraintes. Si vous en êtes capables, vous gagnez vos galons de photographe professionnel crédible (non, faut être clair un moment : prendre des photos mignonnes de son chat qui dort au 50mm f1.8 ne vous permettra pas d’exercer la profession de photographe professionnel, même si vous avez rajouté « photographe » à votre profil Facebook).

La presqu’île Malraux ouvre le nouveau quartier dans lequel s’inscrit le projet immobilier de Vinci. Je produis quelques vues valorisantes des lieux en prenant soin de ne pas cadrer les travaux en cours.

Inspiration, cadrage et chance… Mission impossible accomplie !

Je reçois finalement le devis signé un vendredi. Avec ce petit rappel : « mercredi, je dois sortir mes premiers prospectus ». Et la chance est avec moi : après un rapide coup d’œil aux prévisions météo, un créneau se dessine et il fera beau samedi. Mais samedi uniquement !
Samedi, je me rends donc sur le coup des 8h30 dans le quartier à shooter. La lumière hivernale est rasante. Ça veut dire que de ombres sont générées par les bâtiments, arbres, etc, et produisent des écarts considérables d’exposition sur des vues d’ensemble.
Il me faut donc ruser, jouer avec mes cadrages, me déplacer, varier les focales, écraser le perspectives, et trouver des points de vues dégagés et correctement exposés.
Je produis mes premières images au Parc de la Citadelle, rajoutant des joggeurs pour l’aspect dynamique qui cache un peu le manque de verdure lié à la saison (un parc en hiver, c’est pas très glamour !).
En matière de retouche, je pousserai un peu la saturation de certaines de mes images pour gommer l’aspect terne dû à la lumière hivernale. C’est dans la boite !
L’inspiration est au rendez-vous, et je continue à avancer dans le parcours que j’avais prévu. Il me reste peu de temps : la lumière de début de matinée, si elle est un peu rasante est bien meilleure que les heures suivantes (plus chaude et douce).
Mon travail de prises de vues est terminé, et je rentre avec un nombre d’images conséquent répondant largement aux exigences : création d’une photothèque pour Vinci. La mission impossible est accomplie, je peux respirer, produire ma facture et attendre les prochaines demandes de ce type. Elles font le sel de ma profession que j’adore, même si j’aime aussi pouvoir travailler de manière posée et sans urgence !