A la Cathédrale de Strasbourg se trouve un petit bonhomme courbé par l’effort à la base du pilier nord-ouest de la cathédrale (dans la nef, le premier pilier en rentrant par la porte de gauche) : l’homme le plus fort de la cathédrale.
Pourquoi ce petit personnage est-il plié en deux à la base du pilier nord-ouest?
C’est l’effort qui le courbe de la sorte… L’effort titanesque de supporter le poids entier de la tour nord et de la flèche de la cathédrale qu’il porte sur son dos.
C’est au début des années 1900 que l’on constate que l’édifice menace de s’effondrer.
23 années de labeur sont nécessaire pour consolider la Cathédrale et on voulu rendre hommage à l’architecte qui dirigea les travaux. C’est ce petit bonhomme qui s’en est chargé avec humour : il représentant un homme en train de supporter le pilier. Il soutient donc la cathédrale, ce qui en fait l’ homme le plus fort (de la cathédrale).
Ces travaux de consolidation menés au XXè siècle étaient nécessaires à cause du pourrissement des pieux enfoncés dans le sol pour soutenir l’édifice.
L’ingénieur badois Tula réalisa des travaux de régularisation du Rhin au XIXe siècle. Ces travaux eurent comme conséquence de faire baisser le niveau de la nappe phréatique.
Une conséquence directe de cette baisse de la nappe : les pieux se mirent à pourrir et la tour Nord commença à s’affaisser. En 1906, il fallut la soulever pour injecter du béton sous ses fondations.
Des pieux soutiendraient la cathédrale?
La légende voudrait que l’édifice entier repose sur d’immenses pilotis de chêne qui s’enfoncent dans les eaux d’un lac souterrain. Sur ce lac voguerait une barque sans passeur… L’entrée d’un souterrain permettant d’accéder à ce lac se trouverait dans la cave d’une maison située en face de la Cathédrale.
Il serait muré depuis des siècles.
Sortons de cette légende farfelue (mais vous pouvez toujours chercher le souterrain, si avez du temps à perdre).
C’est l’évêque Wernher qui insista pour que la cathédrale soit construite à l’endroit précis où les premiers chrétiens avaient prié.
Elle a donc effectivement été édifiée sur des pilotis enfoncés dans la nappe phréatique et remblayés.
En effet, le terrain mouvant était peu propice à la construction et le fait d’enfoncer ces pieux permit de stabiliser le terrain. Ces fondations, uniques dans l’histoire de l’humanité furent achevées en 1028, année de la mort de l’évêque.
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L’article aurait été complet en citant le nom de l’architecte qui a sauvé la cathédrale et qui a été bien mal récompensé par le maire de l’époque et ses habitants. Il s’agit de l’architecte en chef de la cathédrale Johan KNAUTH. Sans lui, la cathédrale se serait effondrée dans les années 1910 1915. Cet homme a été chassé de France, comme de nombreux allemands à l’époque sous le prétexte qu’il ne voulait pas prendre la nationalité française. Il avait refusé en raison de la mort de ses deux fils allemands durant la grande guerre. Il est mort dans l’oubli et le dénuement en pays de Bade La ville de Strasbourg devrait lui être éternellement reconnaisante.